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Politique Environnement
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Normes européennes WC

Quand les commissaires européens se penchent sur les urinoirs... Passe-temps technocratique, ou vrai enjeu écologique ?

Du vrai / du faux Du vrai / du faux
01/11/2013 Par hoaxbuster
Pertinence
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Dire du mal des institutions européennes, par les temps qui courent est devenu un sport national dans bon nombre de pays de l'Union Européenne. Alors, quand la Commission Européenne nous pond un texte sur les urinoirs, faut-il s'étonner que l'esprit gaulois se déchaîne en France ? Et pourtant !

 


Un enjeu économique et écologique

 


La France est un des pays d'Europe les mieux pourvus en ce qui concerne l'alimentation des ménages en eau potable, comme en matière de traitement des eaux usées. Notre consommation journalière est évaluée à environ 125 litres par personne.

 


Bien rares sont les communes où cette eau est simplement puisée dans la nature : en ville, l'eau potable est un véritable produit, fabriqué à partir d'une eau brute qu'on va purifier, traiter, stériliser... afin de la rendre propre à la boisson, puisque c'est là l'usage qui nécessite la qualité la plus élaborée.

 


Sur ces 125 litres, 25 (soit 20%) vont disparaître dans les toilettes en entrainant ce qui reste, après digestion, des produits de notre gastronomie mondialement réputée. Là aussi, traiter cette eau avant de la rejeter dans la nature a un prix que chaque consommateur constate à réception de sa facture d'eau.

 


Comment s'étonner, alors, que chacun ait envie de faire quelques économies sur sa consommation, surtout si, en plus, on lui explique que c'est aussi bon pour l'environnement ?

 


Les bonnes vieilles chasses d'eau en fonte de notre enfance, qui fuyaient souvent et débordaient parfois, balançaient bruyamment 10 litres d'eau à chaque intervention, que ce soit (comme on disait pudiquement) pour la "petite commission" ou pour la "grosse commission".

 


Devant ce gâchis, des ingénieurs ont réfléchi et on arrive maintenant à ne dépenser, dans le meilleur des cas, que 3,5 litres en "pleine puissance" et 2 litres en mode économique.

 


Un marché européen vaste et diversifié

 


Quiconque a un peu voyagé a pu constater que les pays européens, malgré un fond culturel commun, avaient, dans ce domaine qu'on peut qualifier de fondamental, bien des us et coutumes.

 


Or nous savons que l'industrie moderne doit viser un développement international pour pouvoir prospérer durablement (c'est du moins ce que disent les économistes).

 


Comment certifier auprès d'un consommateur bavarois, digérant la choucroute de l'Oktoberfest que les water-closets de fabrication espagnole (patrie de la paella !) acquis via internet sauront remplir pleinement la fonction qui leur est dévolue ?

 


Comment convaincre le maire d'un village polonais qu'en achetant une vespasienne de fabrication française dans le cadre d'un marché public il ne va pas importer un remake de Clochemerle ?

 


Une normalisation européenne

 


Alors, afin de permettre à chacun de "faire ses besoins" sereinement, économiquement et dans le respect de l'environnement, la commission européenne s'est penché sur le problème.

 


Bien que nous soyons là sur un sujet qui, au mieux, prête à sourire, elle s'est livrée à une analyse de la situation existante, du matériel et des usages. La chose est délicate à traiter, mais il faut le faire pour savoir où on met les pieds (oui, c'est ainsi que s'exprime la Bible).

 


Il en est sorti notamment deux textes :

  1. Critères Marchés Publics Ecologiques de l’Union européenne pour les toilettes à chasse d’eau et urinoirs
  2. Décision de la Commission établissant les critères écologiques pour l'attribution du label écologique de l'UE aux toilettes à chasse d'eau et urinoirs

 


Ils définissent, non pas une obligation de mise aux normes, mais un ensemble de critères  écologiques pour l'attribution de l'écolabel européen relatif aux toilettes et urinoirs, c'est à dire du label garantissant au consommateur (qu'il soit simple particulier ou organisme public) que le produit qu'il va acquérir correspond à ce qu'il souhaite, que le fabricant soit polonais, grec ou écossais.

 


Alors que répondre à ceux qui ont enfourché cette monture pour combattre les moulins à vent ?
Comme nous sommes en France, c'est à Victor Hugo que je laisserai le mot de la fin, celui qui clôt le chapitre  XIV du livre 1 de la 2ème partie des Misérables : "Cambronne répondit : "Merde"."
 

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hoaxbuster
Rédacteur Hoax
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