Remue ménage à l'Élysée
Une rumeur circule à propos d'une colère dévastatrice qu'aurait eu Valérie Trierweiler en apprenant la liaison de François Hollande.
Dans la famille "jeracontenimportequoiparcequejycrois" voici le grand-père ou plutôt, le colonel (l'histoire, publiée sur sa page le 21 janvier a été initialement postée sur son profil facebook - public précise t-il). Ce bloggeur fait état d'une rumeur "au conditionnel". Rumeur basée sur les frais occasionnés par la fureur de Valérie Trierweiler au palais de l'Elysée. Selon les termes de la rumeur, la concubine de François H, en prise à une "crise de folie furieuse" aurait détruit pour 3 millions d'euros de mobilier avant d'être sédatée par une piqure puis emmenée à l'hôpital.
A l'heure actuelle, difficile de statuer de manière certaine sur ce qui a pu se passer vraiment ce jour-là (raison pour laquelle l'article est identifié comme "analyse en cours").
Voici par contre les éléments contenus dans le texte en circulation sur lesquels il est plus que possible de douter !
- "3 millions d'euros de dégâts", vraiment ?
Si on en croit la rumeur, Valérie Trierweiler a détruit de nombreux éléments de mobilier d'une grand valeur. C'est le moins qu'on puisse dire, puisque pour parvenir à un tel montant aurait fallut qu'elle ait scrupuleusement saccagé :
- 30 objets ou meubles coûtant chacun 100.000 euros (ou 10 à 300.000 ou 60 à 50.000, etc...), voire 3 objets à 1 000 000 d'euros ! Pour information, si le record mondial pour la vente de deux vases de Sèvres s'élève à 980.000 euros (estimés chacun à 400.000 euros avant la vente), les prix généralement constatés oscillent dans une fourchette allant de quelques centaines à quelques dizaines de milliers d'euros pour ce type de vase.
- Pour justifier la somme, il est fait état de frais de restauration des objets (rares et précieux). Si tel est le cas, en imaginant que les restaurateurs soient rémunérés 1000 euros de l'heure (!), il faudrait donc compter sur la bagatelle 3000 heures de travail (ou 200 jours à raison de 15h / j). Pour information, le taux horaire moyen d'un restaurateur d'oeuvre d'art est aux alentours de... 40 euros ht / heure !
- "Consoles, guéridons, fauteuils, brisés", vraiment ?
Deux solutions :
- soit Valérie Trierweiler est en réalité dotée de super pouvoirs à la Hulk et peut détruire fauteuils et tables d'une pichenette,
- soit le palais de l'Élysée est meublé avec de la récup de 4ème main, dans le genre pas cher mais vraiment pas solide (ce qui ramène à la question posée dans le point 1)
Pour se convaincre, il suffit simplement d'essayer de bousiller un fauteuil ou une table chez soi, histoire de voir ce que ça peut faire. Or, nous parlons ici de meubles ayant plusieurs centaines d'années, d'une solidité, par définition, propre à traverser le temps !
- "La furie, écartée de François Hollande par les gardes, s'est livrée à du vandalisme", vraiment ?
Il faut donc en déduire que les gardes en question auraient jugé vital d'empêcher la concubine de François Hollande de le gifler, mais pas du tout primordial de l'empêcher de :
- détruire avec application du mobilier "d'une grande valeur patrimoniale"
- se faire mal à elle même en détruisant des meubles en bois massif et métal précieux
- Une fois "neutralisée (enfin) par les gardes", elle poursuit son "oeuvre destructrice dans le boudoir d'argent", vraiment ?
Là encore, on imagine bien volontiers que les gardes officiels neutralisent une première fois la "furie" puis la place dans une pièce séparée. Pièce dans laquelle, après avoir déjà niqué tout un tas d'objets hyper précieux dans le bureau de son mec, elle va pouvoir continuer son "oeuvre destructrice" sous l'oeil goguenard des gardes en question.
- "Les faits sont rapportés par un haut fonctionnaire du Mobilier National – condisciple d’un ami", vraiment ?
Autrement dit, "faits rapportés par un haut fonctionnaire, condisciple d'un ami", c'est très exactement la version ampoulée de "J'te jure que c'est vrai ! C'est arrivé à l'ami d'un ami", qui est le postulat de base de toute bonne rumeur depuis que l'homme est homme.
Conclusion :
Chacun pourra, à la lecture des éléments ci-dessus, se faire sa propre opinion de ce qui s'est potentiellement passé à l'Élysée "le fameux jour où...". Nul doute qu'en fonction de ses propres croyances (ou de ses propres fantasmes), chacun a envie que cette histoire soit réelle, possible ou inventée de toutes pièces. Peut-être aurons-nous le fin mot de l'histoire un jour, toujours est-il qu'à ce jour, la seule certitude qu'on ait, c'est qu'elle porte en son sein tous les ingrédients de la rumeur à succès :
- le pouvoir malmené (ah ! l'homme puissant rabaissé par sa compagne)
- l'histoire de cornecul (un bon vieux vaudeville)
- une scène de ménage (ah ah ah, comme moi avec mon ex)
- le dilapidage d'argent / patrimoine public (3 millions d'euros... tu te rends compte ?)
- des "faits" qui dépassent l'entendement du citoyen lambda (hein ? elle est complètement barge...)
- un scandale propre à faire réagir n'importe qui (et voilà, ca se passe comme ca et tout est "normal")
- le peuple qui sera, quoiqu'il en soit, le dindon de la farce (qui va payer encore une fois ?)
- l'ami de l'ami qui n'est pas nommé mais qui sait de quoi il parle et est donc crédible (lui, on peut le croire)
Petites précisions : depuis la mise en ligne de l'article, Le Figaro et lesinrocks ont publié des démentis reproduisant les propos d'un responsable du Mobilier national, lequel "dément formellement l'information" et la qualifie de "complètement farfelue". De son côté, Régis Ollivier (le colonel) affirme sur sa page Facebook que le frère de Valérie Trieweiller aurait menacé de porter plainte contre lui s'il maintenait ses propos.
hoaxbuster
Rédacteur Hoax